Annie Cordy, c’est plus de soixante années de carrière, 600 chansons, 6 000 galas, des tubes que l’on fredonne à tout âge, une voix unique, de la bonne humeur à revendre. Elle est aussi une comédienne de talent que l’on va pouvoir retrouver sur la scène des Espaces V pour sa pièce Laissez-moi sortir. Rencontre avec une artiste intemporelle..
Villepinte Citoyenne : Qu’est-ce qui vous a séduit dans cette pièce à un personnage, Laissez-moi sortir ?
Annie Cordy : Jean-Marie Chevret ne l’a pas écrite en pensant à moi. Bien sûr, le personnage me ressemble dans le sens où c’est une comédienne qui a soixante années de carrière. Mais ce n’est
pas moi ! Elle, elle ne reçoit plus beaucoup de propositions artistiques, de scenarii et elle fait des pieds et des mains pour avoir enfin une émission de télévision qui lui permettra de fêter son jubilé. Moi, à sa différence, je n’ai jamais cessé de travailler, c’est ce qui nous distingue. Et puis, elle n’a pas de chance, elle reste coincée toute seule sur sa terrasse toute une nuit et elle rate du coup l’émission qui devait la célébrer. C’est d’ailleurs le point de départ de la pièce.
V.C : Que feriez-vous, vous, si vous restiez coincée ainsi comme votre personnage ?
A.C. : Cela ne m’est encore jamais arrivé, heureusement ! Je ne sais pas vraiment ce que je ferais. Après tout, peut-être que je réagirais comme elle, en me remémorant ma vie et ma carrière. Je penserais à ma petite enfance. Dans le spectacle, mon personnage dit « Il suffit d’une nuit coupée du monde pour qu’on fasse le tour de sa vie ». C’est très beau.
V.C : Comment résumeriez-vous vos soixante ans de carrière ? Quels sont ses moments les plus forts ?
A.C. : Je crois que je retiendrais surtout que j’ai eu la chance de travailler avec des artistes formidables, que j’aimais passionnément, comme Bourvil, Alain Delon, Darry Cowl ou Luis Mariano avec qui j’ai fait une grande tournée dans les années 1960. J’ai fait du music hall, de l’opérette, du cinéma, de la télévision, j’ai chanté… Une carrière bien remplie qui n’empêche pas non plus
une grande richesse du côté de ma vie personnelle.
V.C : Vous avez un public fidèle et multi-générationnel. Est-il le moteur de votre envie de continuer la scène ?
A.C. : Nous en sommes même à la quatrième génération qui vient me voir ! Il y a des mômes de quatre ans à peine qui chantent Tata Yoyo ou Chaud Cacao et qui viennent au spectacle avec leurs parents ou leurs grands-parents. C’est la passion de ce métier qui me fait continuer et la santé, bien entendu, car il faut tenir les cent dates en une année que nous faisons pour cette pièce. Mais vous savez, quand on donne, on reçoit et moi, je reçois beaucoup.
V.C : Etes-vous déjà venue à Villepinte pour un précédent spectacle ou gala de chanson ?
A.C. : Avec tous mes spectacles, j’ai fait beaucoup de villes de France, vous savez. Mais je ne pense pas être déjà venue à Villepinte. Je vais découvrir !
Samedi 13 mars 2010 - 20h30
Espaces V Roger Lefort
Tarif plein : 22 € - Tarif réduit : 15,60 €